« Dans toute chose il y a une fissure. Et c’est par là que la lumière entre. » Leonard Cohen
Suite au précédent numéro de Présence, je vous invite à poursuivre la découverte (ou la redécouverte) des 11 compétences essentielles du coach, telles que définies par l’ICF.
J’assaisonnerai chacune de celles-ci d’un commentaire de mon cru.
7. La communication directe – Habileté à communiquer efficacement durant les sessions de coaching et à utiliser un langage qui produit un impact positif optimal sur le client.
7. La communication directe – Habileté à communiquer efficacement durant les sessions de coaching et à utiliser un langage qui produit un impact positif optimal sur le client.
a. Communiquer de façon claire, articulée et directe, dans le partage et la prestation de feedback.
b. Recadrer et articuler les propos du client, pour lui permettre de comprendre à partir d’une autre perspective, ce qu’il veut ou ce dont il doute.
c. Formuler clairement les objectifs du coaching, l’agenda des rencontres, le but des techniques ou des exercices utilisés.
d. Utiliser un langage pertinent et respectueux du client (i.e non sexiste, non racial, non technique et non hermétique).
e. Faire appel aux métaphores et aux analogies pour aider à illustrer un aspect ou à dépeindre un énoncé.
Commentaire personnel :
Cette compétence porte spécifiquement sur votre habileté à communiquer efficacement. Un rappel d'importance majeure : Les évidences des uns sont souvent des révélations pour les autres. L’art du feedback implique de la claire voyance, du courage, du tact et de la compassion. Un petit truc, demander la permission avant de donner un feedback « délicat ». La reformulation révélatrice, une technique sous-estimée et sous-utilisée en coaching. . Les bébés-coachs abreuvent leurs clients de la terminologie spécialisée de leur domaine. Les maîtres-coachs tentent de saisir et d’utiliser le langage du client.
8. Élargir la conscience – Habileté à intégrer et à évaluer de façon pertinente de multiples sources d’information et à en tirer des interprétations qui aident le client à augmenter sa conscience et par conséquent à atteindre les résultats convenus.
a. Entendre au-delà de ce qui est dit pour cerner les préoccupations du client, sans rester accroché au premier niveau de la description fournie par ce dernier.
b. Manifester un intérêt marqué pour une compréhension accrue, pour la conscience et la clarté.
c. Identifier pour le bénéfice du client ses préoccupations sous-jacentes, les éléments typiques et constants de sa perception de soi et du monde, les différences entre les faits et l’interprétation, la distinction entre pensées, émotions et action.
d. Aider les clients à découvrir pour eux-mêmes les nouvelles pensées, croyances, perceptions, émotions, états d’âme, etc. qui renforcent leurs habiletés à entrer en action et à atteindre ce qui est important pour eux.
e. Communiquer de plus larges perspectives aux clients et inspirer l’engagement à modifier leur point de vue et à découvrir de nouvelles possibilités d’action.
f. Aider les clients à voir les facteurs multiples et interactionnels qui les conditionnent, eux et leurs comportements (i.e pensées, émotions, corps, expériences).
g. Favoriser des prises de conscience chez les clients, de façons utiles et significatives pour ces derniers.
h. Identifier les forces majeures déjà présentes et les aspects principaux à apprendre et à développer, ainsi que ce qu’il est important d’approfondir durant le coaching.
i. Demander au client de distinguer les enjeux majeurs des secondaires, démarquer les comportements situationnels et les récurrents, lorsque qu’on constate un écart entre ce qui est dit et ce qui est fait.
Commentaire personnel :
Voilà le but essentiel et ultime du coaching : élargir la conscience. L’invitation du coach à l’exploration est prioritaire et a nettement plus d’ampleur qu’une invitation à trouver une solution efficace à la problématique spécifique sur laquelle on travaille présentement. On comprend que la résolution de cette problématique n'est qu'une occasion de travailler au développement optimal de la personne. Idéalement, le coach se consacre à l’exploration au même titre que le client. Le coach chevronné n’a pas statué de la nature de la prise de conscience à effectuer par le client (le coach demeure à l’aise de ne pas tout savoir à l’avance).
Dans cette optique, le coach et le coaché « are dancing together on the edge ». On invite et on accueille la grandeur du client. Il n’y a pas d’évidence de « résolution » de problème ou de « réparation » du client. Le coach permet au client de l’instruire et la voie du client a prépondérance sur celle du coach. On peut déguster l’observation simultanée de la totalité de qui est le client et de ce qu’il veut, le partage de ceci avec le client et la création de l’espace pour que le client puisse partager à son tour. Le coach expérimenté ne force pas la prise de conscience, il la laisse plutôt apparaître. Pensez à l’archéologue qui brosse délicatement le sable sur le trésor qu’il fait émerger.