Au delà des 11 compétences essentielles en coaching selon l’ICF, il me semble exister quelques attitudes incontournables pour réussir un coaching de qualité. La principale pourrait bien être la bienveillance. J’allais presque dire l’humanisme, auquel il est certainement relié. Or dans bienveillance, il y a « bien » et « veillance ». On pense spontanément à prendre soin, de façon pertinente. Ce n’est pas la surprotection ni l’infantilisation, mais plutôt à la fois l’accueil de ce qui est et la stimulation à aller plus loin. Ça sent l’ouverture, la souplesse et l’intérêt réel. Un pas de plus et on naviguerait dans le réconfort, la compassion et l’Amour universel. À l’horizon, on perçoit même la légèreté et l’humour.
On pourrait définir la bienveillance comme une attitude positive vis à vis de quelqu'un ou de quelque chose, une disposition du coeur visant à favoriser l'épanouissement des êtres. Concrètement, on peut visualiser une mère qui face à un oubli de ranger ses jouets chez son enfant, verbalise le plaisir éprouvé à jouer, l’attrait moins pétillant pour le rangement, mais l’intérêt de le faire pour divers motifs. On peut aussi concevoir un patron qui doit rappeler à l’ordre un de ses collaborateurs et qui le fait avec tact, courtoisie et par exemple en faisant appel à l’esprit d’équipe. La bienveillance exclut donc le mépris, la lutte de pouvoir (domination) et le laisser faire. Dans la reconnaissance de la bonne volonté de base présente chez presque tous les humains, elle appelle quand même au dépassement.
Il va sans dire que la bienveillance à l’égard des autres passe d’abord par la bienveillance à l’égard de soi. Si je pourchasse éperdument la perfection, je n’aurai pas beaucoup d’occasions ni de succès à me manifester de la bienveillance. Si cumuler les exploits (réussir à tout prix) est le but de toute ma vie, aurais-je la tolérance suffisante à mon égard pour accepter l’hésitation ou pire, l’échec temporaire ? Le manque de bienveillance serait donc apparenté au rejet, à la critique acerbe, à la domination et au mépris.
Il semble en plus que la bienveillance est une notion subtile. S’il y a surabondance de celle-ci, on tombe facilement dans le laisser-faire et la surprotection, donc un frein à l’autonomie et au développement. S’il en manque, on frôle aussi le même frein. La bienveillance implique de façon évidente la clairvoyance (jugement sûr), une certaine aisance avec la vie et même une bonne dose de sérénité.
Par ailleurs, tout coach ayant accumulé un peu de pratique a pris conscience du pouvoir de la bienveillance, par exemple pour aborder ou traiter des sujets jugés délicats par le client. C’est aussi une attitude fort efficace en négociation. On parle de l’intérêt d’être ferme avec le problème, mais bienveillant avec l’interlocuteur.
Imaginons un coach qui ne perçoit pas la procrastination de son client et n’en permet donc pas la prise de conscience ou encore qui stimule ce dernier sans arrêt sans jamais célébrer les changements réussis. Il est prévisible que le client ne va pas progresser rapidement ni longtemps et même qu’il va avec pertinence congédier son coach non bienveillant.
Y a-t-il une personne bienveillante dans votre entourage ? Comment le manifeste-t-elle ? Quand avez-vous été bienveillant avec vous-même ou avec quelqu’un d’autre la dernière fois ? Quand et avec qui pourriez-vous mettre en application cette approche gagnante prochainement ? Comment vous y prendrez-vous ?
Cette réflexion s’est réalisée avec bienveillance pour ses lecteurs et je vous souhaite toute la bienveillance du monde dans votre vie